The Conversation
17 Feb 2025, 12:48 GMT+10
La crise dans l'est de la Republique democratique du Congo s'est aggravee en janvier 2025 lorsque les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont pris le controle de Goma, capitale du Nord-Kivu.
Malgre plusieurs initiatives de paix, la population civile continue de payer le prix fort la violence persistante. Depuis la reapparition du M23 en novembre 2021, de violents affrontements avec l'armee congolaise ont fait des milliers de morts et deplace plus d'un million de personnes dans la seule province du Nord-Kivu.
Patrick Hajayandi, dont les recherches portent sur la consolidation de la paix et la reconciliation regionale, analyse les tentatives passees pour resoudre ce conflit et ce qu'il faudrait faire maintenant.
L'est de la RDC est devenu le thetre de nouvelles tensions entre Kigali et Kinshasa. Le Rwanda se situe l'est de la RDC et les deux nations partagent une frontire d'environ 217 kilomtres.
Kigali accuse la RDC d'abriter les Forces democratiques de liberation du Rwanda (FDLR), le plus important groupe arme illegal operant dans la zone de conflit. Le FDLR a declare son intention de renverser le gouvernement rwandais.
De son cote, Kinshasa accuse Kigali de soutenir et d'armer le M23, qui cherche controler les deux provinces du Kivu, le Nord et le Sud. L'implication des Forces de defense rwandaises dans des combats directs aux cotes du M23, corroboree par des experts de l'ONU, a intensifie la propagation de la violence.
Malgre les tensions actuelles entre Kinshasa et Kigali, les deux gouvernements ont, il y a quelques annees, entrepris des efforts de collaboration pour resoudre le problme pose par les nombreux groupes armes operant dans l'est de la RDC.
Ces efforts ont notamment consiste en deux operations conjointes avec les forces congolaises et rwandaises visant neutraliser les FDLR. Ces operations conjointes en 2008 et 2009 etaient connues sous le nom d'Operation Kimia et Umoja Wetu. En 2019 et 2020, peu aprs son arrivee au pouvoir, le president Felix Tshisekedi a autorise l'armee rwandaise mener des operations contre les FDLR en territoire congolais.
Mais ces dernires annees, les relations entre Kinshasa et Kigali se sont fortement degradees. Aujourd'hui, la mediation regionale tente d'apaiser la situation.
Le premier facteur de complication est lie aux roles differents que jouent les acteurs regionaux en RDC.
L'implication d'une multitude de pays temoigne de la complexite du conflit et de la diversite des interts geopolitiques. La RDC partage une frontire avec neuf pays : Angola, Burundi, Republique centrafricaine, Republique du Congo, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie, Ouganda et Zambie.
En 2022, l'Union africaine a demande au president angolais Joao Lourenco de servir de mediateur entre la RDC et le Rwanda. Le processus qu'il supervise est connu sous le nom de processus de Luanda et vise desamorcer l'escalade de la violence dans la region. Il a notamment cherche reduire les tensions entre Kigali et Kinshasa.
La Communaute de l'Afrique de l'Est est directement impliquee dans les initiatives de paix visant retablir la paix en RDC. Elle a nomme l'ancien president kenyan Uhuru Kenyatta pour diriger ce que l'on appelle le processus de Nairobi.
La RDC a rejete les efforts de reconciliation de la Communaute de l'Afrique de l'Est. Et le Rwanda a recemment critique les deux processus, suggerant que le pays avait perdu confiance dans la capacite de Lourenco et de Kenyatta trouver une solution.
En mai 2023, la Communaute de developpement de l'Afrique australe, dont la RDC est un Etat membre, a deploye une mission de paix. Cela a fait suite au retrait des troupes de la Communaute d'Afrique de l'Est.
D'autres pays jouent des roles differents, directement ou indirectement, dans diverses missions en RDC. Le Burundi soutient les operations militaires dans le pays dans le cadre d'accords bilateraux dans le secteur de la defense. L'Ouganda a egalement deploye des troupes, apparemment pour poursuivre les rebelles armes soutenus par les djihadistes il y a trois ans. Cependant, ce deploiement a ete un facteur de destabilisation, Kampala etant egalement accuse de soutenir le M23.
La Force regionale de la Communaute de l'Afrique de l'Est a ete deployee pour retablir la paix dans l'est de la RDC dans le cadre du Processus de Nairobi. Cependant, cette mission a ete interrompue en raison de quatre defis principaux :
des divergences sur les objectifs de la mission : le gouvernement congolais s'attendait ce que la force regionale affronte militairement les rebelles du M23. Or, son commandement avait une autre approche comme l'a indique son commandant : superviser l'application d'un accord politique plutot que mener des combats.
des points de vue opposes au sein les dirigeants des Etats membres de la Communaute d'Afrique de l'Est : les Etats membres n'ont pas la mme lecture de la crise. Une perception grandissante laisse penser que le Rwanda soutient le M23 en tant que force intermediaire pour controler les ressources minires. Kigali, de son cote, insiste sur la protection des Tutsi congolais. Ces tensions entravent les efforts de reconciliation.
un manque de soutien financier aux pourparlers: l'Union africaine et les organismes regionaux ne disposent pas de fonds suffisants pour soutenir les interventions necessaires la realisation de progrs significatifs.
Le processus de Luanda n'a pas non plus ete en mesure d'apporter des resultats tangibles. La mauvaise foi des parties impliquees en est une des causes. Malgre un cessez-le-feu signe en juillet 2024, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont continue de gagner du terrain.
En janvier 2025, aprs la prise de Goma et les violences qui ont suivi, le M23 a annonce un nouveau cessez-le-feu. Reste savoir s'il tiendra.
Le comportement du Rwanda dans le conflit en cours complique les efforts de paix. Kigali continue de nier soutenir le groupe arme M23. Mais il participe aux negociations qui impliquent le M23 et le gouvernement de la RDC. Ces contradictions rendent difficile l'identification des veritables responsables en cas de violation d'un cessez-le-feu.
Les initiatives de paix actuelles ont ete inefficaces ; elles sont regulirement violees. Ce qu'il faut, c'est exercer une veritable pression sur les acteurs impliques dans l'embrasement de la violence, pour les contraindre mettre fin leurs actions destructrices.
Le prix Nobel congolais Denis Mukwege, par exemple, a appele des mesures diplomatiques et economiques pour mettre fin l'agression en RDC. Cela impliquerait la mise en uvre de sanctions et de conditionnalites de l'aide Kigali et Kinshasa contre les dirigeants militaires et politiques qui orchestrent la violence contre les populations civiles.
Les interventions devraient egalement s'attaquer aux causes structurelles du conflit en RDC, notamment l'exploitation des ressources.
La lutte contre l'impunite est une etape essentielle vers une paix durable. Le Rwanda ne doit pas continuer soutenir un groupe arme qui attaque un pays voisin. Kigali doit tre tenu responsable. La pression internationale est indispensable pour mettre fin aux agressions. Le gouvernement de la RDC, quant lui, doit egalement assumer son role de garant de la securite pour tous ses citoyens.
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